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  • Mon enfant intérieur ne m'a jamais quitté. Son cri d'incompréhension et de douleur résonnait inlassablement dans ma tête: "pourquoi? ".<o:p></o:p>

    Mon D..., pourquoi? Pourquoi toute cette souffrance? Pourquoi à des innocents? Pourquoi à des enfants? Pourquoi à des animaux? Pourquoi moi? Pourquoi cette vie? Pourquoi devoir choisir mes racines, mon identité religieuse? Pourquoi devoir tuer mon père puisqu'il n'est pas mon repère? Pourquoi mon père me traite à six ans de "sale juif"? Pourquoi ma mère m'a infligé à neuf ans la décision de me faire circoncire? Pourquoi toute cette souffrance? Pourquoi cette injustice? Pourquoi cette différence? Pourquoi être toujours rejeter? Pourquoi?<o:p></o:p>

    Face à ma détresse et à mon dégout du monde des adultes, j’ai décidé à douze de ne plus grandir pour ne pas devenir comme mon père. Et effectivement, je n’ai  physiquement pas grandi durant ma puberté.<o:p></o:p>

    Un enfant est par définition un adulte en devenir. Mais un adulte n’est que le fruit de son enfance.<o:p></o:p>

    Depuis deux mois, avec Sarah, en individuel et lors du "Théâtre Authentique", j’ai appris à prendre soin de mon enfant intérieur.<o:p></o:p>

    Lors du second soin individuel, Sarah m’a guidé pour aller à sa rencontre. Je l’ai rassuré sur ma présence et lui ai fait sentir qu’il pouvait avoir confiance en moi, qu’il n’avait pas à avoir peur de moi. Je lui ai fait prendre conscience que moi, le grand Michel, étais la preuve vivante qu’il n'avait plus aucune raison de s’interdire de grandir, qu’il ne deviendra jamais comme son père. Enfin, je l'ai pris dans mes bras avec son doudou, l'ai serré tout contre mon  cœur et lui ai donné tout l’amour qu’il n’a jamais reçu.

    Ce qui a été déterminant a été que le petit Michel comprenne par ce travail que tout ce qu’il a vécu n’était pas de sa faute, que ses rôles n’étaient pas d’être à quatorze ans l’homme de la maison, le confident de sa mère, le frère aîné de son frère aîné, le père de son frère, le frère de sa mère, le père de sa mère, parce qu’il était le plus fort. Il n'avait qu'un rôle à avoir, celui d’être un enfant. Il a compris qu’il a hérité de parents dysfonctionnels qui lui ont volé son insouciance et sa joie de vivre.<o:p></o:p>

    Le pas de géant qu’à franchis mon enfant intérieur a été de comprendre qu’il avait le droit de ne pas pardonner à son père, "Gargamel",  l’enfer qu’il leurs avait fait vivre à sa mère, son frère et lui.

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    Durant les deux stages du "Théâtre Authentique", en tant qu’acteur et "stpectacteur", beaucoup de choses ont fait écho en moi. Cela peut se produire lors d'une scène, durant la nuit du samedi au dimanche, la seconde nuit ou quelques jours plus tard. Me concernant ces échos furent la compassion vis-à-vis de ma mère, le sentiment de culpabilité qui s'envole chaque jour un peu plus, le don d'amour que le petit Michel n’avait pas reçu, la peur de l’autre qui s’efface doucement, être pour l'autre, savoir donner, accepter de recevoir.

    L'exemple le plus parlant se produisit la nuit du second stage. Suite à ma première expérience qui m'avait mis sur les genoux, ayant dormi la quasi totalité du lundi tellement c'est éprouvant (mais c'est une bonne fatigue; comme dirait Sarah, "si vous êtes fatigués c'est que ça travail"). Le retour à la réalité juste après celui vers soi, les embouteillages, les disputes des enfants et les cris ayant été une transition un peu trop violente, et afin de rester "connecté", j'ai décidé pour cette fois-ci de me préserver et de dormir à hôtel.  Je me préparais donc à une bonne nuit de sommeil réparateur. Manque de bol pour moi, ce ne fut pas le cas (du moins pas dans son sens premier). Le petit Michel qui n'avait pas eu de scène décida de l'avoir... maintenant! Il continua donc son Théâtre Authentique durant toute la nuit. Il choisit son père, sa mère et son frère parmis l'assistance. Et ce fut le règlement de compte. Mon petit vida entièrement son sac sur son père. Il lui déversa tout ce qu'il avait sur le cœur; il lacha sa rancœur. Ma nuit fut très longue, interminablement bruyante, mais tellement libératrice! Sarah, je te confirme: ma nuit fut vraiment éclairante...

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    Puis, le lendemain du second stage en fin d'après midi, alors que j’attendais mon train sur le quai pour rejoindre Sarah à son cabinet, j'ai commencé à me centrer étant très tendu depuis la veille, afin de me détendre et me mettre dans de bonnes conditions pour la rencontre avec mon petit être. C’est alors qu’une chose fabuleuse se produisit.<o:p></o:p>

    En un éclair, je me suis retrouvé dans ma chambre d’enfant. Le petit Michel, âgé de douze ans, était assis à son bureau, comme à son habitude, quant à moi le grand, je me trouvais juste derrière lui. A travers la porte qui était toujours fermée, l'unique protection que le petit Michel avait trouvé pour s'isoler de son monde hostile, j’entendais très distinctement les hurlements de ma mère suppliant mon père de ne pas la frapper. Mon frère était présent. Il criait et pleurait, comme à chaque rituel.<o:p></o:p>

    C’est alors que le grand Michel dit au petit : "je te donne ma force, je te donne mon courage". Son sang ne fit qu'un tour. Le petit Michel bondit de sa chaise et ouvrit sa porte avec rage et détermination, se précipita vers la chambre de son frère voyant son père lever la main sur sa mère à terre, en larmes. Sans aucune hésitation, de sa main gauche, il s’interposa et saisit le poignet de son père. De toutes ses forces, il le fit plier à terre et lui dit fermement, sans hausser le ton de sa voix juvénile: "Tu ne frapperas plus jamais ma mère, tu n’es qu’une merde. Laisse-nous tranquille et dégage de cette maison". Puis, il le traina jusqu'à la porte et le jeta dehors.<o:p></o:p>

    Depuis, je n’entends plus "pourquoi ?".


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  • Si j’ai décidé de me mettre à l’écriture par le biais de ce blog, c’est pour tenter de répondre à la question: "Finalement, comment faire un travail sur soi?".

    Est-ce simplement par le questionnement, le fait de vouloir mettre des mots à nos problèmes, aux schémas répétitifs que nous subissons, aux raisons de ces schémas, celui de vouloir trouver des réponses aux événements de notre vie, heureux ou malheureux. Depuis l’âge de raison, j’entends par là l’âge du raisonnement, le questionnement fait partie de ma façon de penser. C’est mon hygiène de vie.

    Sans doute, cette vie difficile que j’ai choisie, me coupant de mon innocence, m’a poussé précocement à m’interroger sur tout. Tout d’abord sur le sens de ma vie, sur celui des épreuves que j’ai dues affronter avec beaucoup de détachement et auxquelles j’ai survécu toujours lucide et sur cette incapacité à avoir des relations "normales" avec autrui. Je me revois penser durant des heures à des thèmes comme l’injustice, la différence, la justice, le respect de la vie, la nature de l’homme, la supériorité entre l’homme et l’animal, la souffrance ou encore le doute. La remise en question était quotidienne, non seulement sur ma propre existence mais également sur ce qui m’était enseigné. Je fais bien évidement allusion aux enseignements religieux reçus depuis ma petite enfance, certaine interprétations étant considérées comme unique vérité. Je me revois demander à ma mère alors que je n’avais pas sept ans pourquoi on mangeait les animaux. "Parce que c’est comme ça" n’a jamais été suffisent pour moi. Cela ne m’empêcha pas de devenir végétarien dix ans plus tard.

    Alors que j’avais accepté d’aller voir un psy, puis deux, la parole étant libératrice, je voyais bien que cela ne me menais à rien, ayant déjà fait le travail de mettre des mots sur mes maux. Et alors que je persévérais (sans conviction, il est vrai), on me donna le message "quand va-t-il travailler sur lui?".

    J’étais assez perplexe face cet électrochoc. Tout ce travail d’introspection durant des décennies, seul ou accompagné, ce n’est pas faire un travail sur soi. Mon fonctionnement était simple. Tout était intellectualisé, tout était mentalisé. Et pour survivre, je dus me couper en deux, me débarrassant sciemment de mon émotionnel.Or nous évoluons sur trois plans de l’être : la pensée, l’émotion et l’action. Et quand notre pensée est en accord avec notre cœur et notre action alors on est en unité avec soi. Mes questions ne servaient donc à rien si je ne les vivais pas.

    Trouver une réponse, c’est flatter son égo. Se trouver, c’est la réponse à toutes les autres.

    Dans ce blog, vous y verrez quelqu’un donner un sens à sa vie, c'est-à-dire grandir, étape par étape, pour qu’enfin il puisse Etre.

    Pour conclure, pourquoi Simurgh ? C’est assez simple. Je pense avoir usé plus de vies qu’un chat puisse en avoir lors de son existence. Et à chaque petite mort, je me suis relevé encore plus fort.

    Le Simurgh est un oiseau mythique perse véhiculant les notions d’Immortalité, de Savoir, de Fertilité, de Guérison et de Bonté que l'on appelle maintenant Phœnix. Dans les traditions russes, son envol portait bonheur à celui qui y assistait. C’est donc tout le mal que je vous souhaite en assistant au mien...


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